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1984 : le cinéaste anglais John Talbot, un ancien d’Hollywood veut réaliser son dernier film. Il vit dans la campagne anglaise. L’homme est torturé par une idée fixe : trouver quelque part en Europe l’acteur fascinant et différent qui jouera le rôle du héros. Le sort s’acharne mystérieusement. A chaque fois que l’oiseau rare est déniché, il meurt ou disparaît. Film maudit d’un cinéaste maudit ? Echec de la création artistique ? A la poursuite du diamant noir, Talbot finira par trouver un bijou dont le nom est inscrit sur une étrange liste d’attente que tiennent deux fous de cinéma vivant à Paris. Et si tout cela n’était qu’un pur mensonge ? Une trahison d’images ? Le film se fera mais à quel prix ! Il faut un cadavre pour que tout commence. A qui le tour sur la liste d’attente ?
Première page
Londres, décembre 1984. Les rires n’avaient pas eu le temps de refroidir et les bravos résonnaient encore dans le théâtre de Drury Lane. Une fois de plus John arrivait trop tard, l’homme venait de se tirer une balle dans la tempe. Il avait sous les yeux une œuvre dramatique d’une rare intensité, la fin d’un grand cabot, le cadavre de l’acteur gallois Philip Thomas, affalé dans un fauteuil, en peignoir de soie mauve.
La loge du suicidé semblait ridicule avec ses gerbes de fleurs envahissantes, son miroir aux ampoules allumées et ses photos jaunies punaisées partout, souvenirs d’une splendeur à jamais disparue. L’homme n’était plus le cocu magnifique des minutes précédentes. Son regard fixait le vide. Sa bouche trahissait une douleur. Ses cheveux gominés suintaient le faux. Le jeu n’avait plus sa place sur son visage en sang, grotesque, à contre emploi.